Kinshasa/Goma
La tension monte dangereusement dans l’Est de la République démocratique du Congo. Deux communiqués publiés à moins de 24 heures d’intervalle par l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) et les Forces armées de la RDC (FARDC) laissent craindre une rupture imminente du cessez-le-feu signé le 19 juillet dernier à Doha.Dans une alerte datée du 11 août, l’AFC/M23 accuse Kinshasa de “manœuvres militaires offensives” et de déploiements massifs de troupes dans plusieurs zones stratégiques du Nord et du Sud-Kivu, en violation, selon elle, du cessez-le-feu. Le mouvement affirme que ces opérations, accompagnées d’attaques contre des zones densément peuplées, provoquent pertes civiles et déplacements massifs, aggravant une crise humanitaire déjà critique.Le 12 août, l’état-major général des FARDC a répondu en dénonçant l’ “ attitude belliciste” de l’AFC/M23, qu’il accuse de multiplier les attaques contre ses positions au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, et de commettre des massacres ciblés contre des civils, notamment dans les zones à majorité Hutu. L’armée congolaise affirme que ces violences traduisent une violation manifeste des engagements pris à Washington et à Doha. Ces échanges virulents, conjugués à des mouvements militaires observés sur plusieurs fronts, font redouter une reprise à grande échelle des hostilités. Les populations civiles, premières victimes de ce climat explosif, craignent un retour à des affrontements intenses et à de nouveaux déplacements massifs.La communauté nationale et internationale est désormais face à l’urgence : agir rapidement pour éviter l’effondrement complet du processus de paix et empêcher l’Est du pays de replonger dans un cycle de violences qui dure depuis des décennie